Le Havre (Octobre 2019)
Seuls les clichés à la peau dure peuvent décrire Le Havre comme comme morne et terne, car ceux qui y ont déjà déambulé savent qu’il s’agit d’une ville des plus agréable et en pleine mutation.
Omniprésente, l’architecture Perret structure la Porte Océane. Longtemps associée au symbole douloureux des fracas et des pertes de la Seconde Guerre Mondiale, elle dévoile beaucoup plus. Des teintes agencées, des nuances chatoyantes, une rigueur d’espacement millimétré et une harmonie qui l’ont érigée en modèle de l’urbanisme d’après-guerre.
Si bien que les habitants se sont réappropriés et ont appris à aimer ce qui fut longtemps considéré comme une solution, rapide et à moindre coût, de relogement.
L’Histoire laisse des traces. Sans renier son passé le Havre a su également se réinventer et se tourner tant sur la mer que vers la nature, les arts et la culture.
La scène Nationale – surnommée le volcan – à l’architecture si singulière, la bibliothèque Oscar Niemeyer, Le Muma (le musée d’art moderne André Malraux), et Le Portique (centre régional d’art contemporain du Havre) en sont quelques exemples.
Mais l’art ne reste en rien cloisonné au coeur des institutions qui lui offrent des écrins de choix; il sort au grand jour et jalonne la métropole. Il n’est d’ailleurs pas rare de le croiser au détour d’une rue, sur un mur, près d’un pont…
Protéiforme et ubiquiste, il suffit d’avoir le cœur ouvert et de se laisser surprendre au gré de ses pérégrinations entre ville haute et ville basse.
Enfin, il faut dire un mot des espaces verts qui dotent la ville de poumons pour des respirations salutaires. Disséminés aux quatre vents, on distinguera notamment le Square Saint Roch à la fois poétique et apaisant, le Jardin Japonais (dont on murmure qu’il est magnifique au printemps) et les Jardins Suspendus avec leurs serres mettant en exergue la diversité du monde végétal.
« Le bleu conserve sa propre individualité… alors que le jaune noircit dans les ombres et s’éteint dans les clairs. » (Raoul Dufy)