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Retour en images : exposition “Fenêtre(s) sur cour (galerie Porte B.)

15 février 2024

L’exposition Fenêtre(s) sur cour, qui se tient du 8 au 24 février à la galerie Porte B, tisse un dialogue visuel entre six artistes aux pratiques multiples, de la peinture à la photographie en passant par la sculpture, l’installation et le dessin. Explorant les liens entre perception du monde extérieur et paysages intimes, l’exposition propose une déambulation poétique au sein des oeuvres et laisse la place à une interprétation libre de sens et de figuration.

Les immersions naturelles de Daniel Bourgais questionnent ainsi le rapport à notre environnement, au paysage, qu’il soit naturel ou urbain. Dans sa vision poétique et subjective du territoire, il interroge le souvenir individuel autant que la mémoire collective des lieux. Par le biais de la photogrammétrie il parvient à réduire le paysage à son essence, laissant le spectateur libre de reconstituer les vides et de façonner sa propre perception du monde.

Fenêtre(s) sur cour, Marion Flament - Chapelets (galerie Porte B.)
Fenêtre(s) sur cour, Marion Flament – Chapelets (galerie Porte B.)

Chez Marion Flament, la question de la perception visuelle prend la forme d’objets en faïence émaillée, qui intriguent par leur capacité à capturer des instants clés, révélant une réalité distendue où le temps prend une qualité dramatique. L’utilisation de trompe-l’œil et de faux-semblants crée des ponts entre l’art visuel et le théâtre, offrant une fenêtre sur la manière dont les décors façonnent nos vies quotidiennes.

Cette idée de temporalité vient trouver écho dans les œuvres de la série Transfuge de Sandra Matamoros. Passé et futur se réunissent dans le présent, illustrant la période charnière que nous vivons. La relation de l’Homme à la nature et aux éléments qui la composent est au cœur du travail de l’artiste qui vient questionner la partie invisible du monde et la création de celui-ci. Par le biais de l’expérimentation photographique, mais aussi de la sculpture et de l’installation, elle créé de nouvelles cosmogonies pour aller gratter la surface de notre perception tangible.

Ces recherches autour des éléments invisibles qui forment notre environnement quotidien et naturel ne sont pas sans lien avec le travail de l’artiste Solène Kerlo qui présente dans l’exposition une toile et des études préparatoires issues de son travail sur la quête des origines de l’homme. Sur ses peintures à la palette minérale et terreuse, se dessinent en relief des formes élémentaires, des symboles anciens. Elles racontent ses expériences méditatives, son cheminement vers une nature plus intuitive et plus sauvage.

Un voyage initiatique, une fenêtre sur soi, dont se font également écho les œuvres de Béatrice Bissara. Elle interroge ainsi l’évolution du rapport que l’homme entretient avec le monde à l’ère anthropocène. Ici encore la perception humaine fait partie d’une réflexion plus vaste sur les liens invisibles de la nature et de la conscience individuelle. Dans sa série sur toile Horizons, Béatrice Bissara donne une valeur méditative et hypnotique au geste pictural. Elle part du principe formel du pointillisme, tel qu’il a été utilisé chez les premiers hommes pour graver les parois des grottes, pour donner forme à de nouveaux paysages intérieurs.

Fenêtre(s) sur cour, Sandra Matamoros - Empreinte, Transfuge (galerie Porte B.)
Fenêtre(s) sur cour, Sandra Matamoros – Empreinte, Transfuge (galerie Porte B.)

Enfin, on retrouve cette pratique du geste pur, réduit à son essence même dans les toiles abstraites de l’artiste Tiffany Bouelle. Avec les œuvres de sa série Seinaru Mori, elle entrouvre pour la première fois la fenêtre vers son monde intime, celui dans lequel l’acte de peindre s’apparente à une force irrésistible qui guide la pensée tout comme le geste. Les formes végétales deviennent alors autant d’incarnations de l’âme, dans un monde en perpétuel mouvement.

Fenêtre(s) sur cour, Tiffany Bouelle - Shokubutsu III (galerie Porte B.)
Fenêtre(s) sur cour, Tiffany Bouelle – Shokubutsu III (galerie Porte B.)
Fenêtre(s) sur cour, Daniel Bourgais - Paysage plissé, fragments, triptyque (galerie Porte B.)
Fenêtre(s) sur cour, Daniel Bourgais – Paysage plissé, fragments, triptyque (galerie Porte B.)

Des fenêtres (entre-)ouvertes sur des mondes intérieurs, comme autant de points de convergence qui invitent le visiteur à participer à une conversation autour de la perception sensorielle, à contempler la complexité du paysage et à s’immerger dans un univers où les frontières entre les visions individuelles s’estompent pour créer un dialogue intime et universel.

Avec les artistes :  Béatrice Bissara, Tiffany Bouelle, Daniel Bourgais, Marion Flament, Solène Kerlo, et Sandra Matamoros

Texte et curation : Galerie Porte B. (Charlotte Delafond et Camille Merklen)

Fenêtre(s) sur cour, exposition collective à la galerie Porte B.
Du 8 au 24 février 2024
52 Rue Albert Thomas 75010 Paris – 09 82 67 99 00
Du mardi au samedi : 11h-19h
Entrée libre et sans rendez-vous

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